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CHAPITRE XXVII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

§ 1. — La richesse consiste dans le pouvoir de commander les services de la nature. Grand accroissement de la richesse anglaise, résultat du service conquis de la vapeur.

La civilisation croît avec l’accroissement de richesse. La richesse consiste dans le pouvoir de disposer des services de la nature. Un peu de houille extraite par un seul homme peut faire autant d’ouvrage qu’en feraient des milliers de bras d’hommes. On calcule que la puissance de vapeur, employée dans la Grande-Bretagne, équivaut aux forces réunies de 600.000.000 d’hommes, et pourtant le chiffre total des individus qui travaillent aux houillères de ce pays n’est que de 120.000, dont on peut compter que les deux tiers sont occupés à fournir le combustible pour fondre le minerai, pour préparer le fer, pour le ménage et d’autres services. La population entière de l’île, en 1851, était au-dessous de 21.000.000 d’individus, dont chacun, si la puissance ainsi acquise était répartie également, aurait l’équivalent d’environ trente esclaves obéissants employés à faire son ouvrage, — et d’esclaves qui n’exigent ni nourriture, ni vêtement, ni logement en retour du service ainsi accompli. En supposant que monte à 60.000 le nombre employé à extraire le combustible qui fournit cette puissance, cela ne donnerait que 1 sur 350 de la population, et moins que 1 sur 200 des individus qui sont capables de donner une pleine journée de travail. Cela étant, nous arrivons à ce résultat remarquable qu’au moyen d’une combinaison d’action, moins d’un demi % de la population adulte est en état de fournir cinquante fois plus