port tend à augmenter. Dans tous deux, la stabilité et la régularité diminuent[1]. Dans tous deux, le trafiquant va acquérant de plus en plus autorité sur l’action législative. Dans la politique étrangère des deux, c’est à la fin qu’on s’en remet pour sanctifier les moyens. Dans tous deux, il y a un appétit incessant de territoire, à acquérir coûte que coûte ; et la moralité politique a cessé d’exister. Dans tous deux, il y a développement soutenu de paupérisme d’une part, et de luxe de l’autre. Dans tous deux, la force décline. Tous deux vont perdant graduellement le pouvoir d’influer sur les mouvements du monde, et pourtant tous deux s’imaginent croître en force et en puissance. Plus augmente la difficulté qui résulte du système existant, plus tous deux sont déterminés à chercher dans la route qui conduit à l’esclavage, la route vers la liberté[2].
- ↑ Le tableau suivant des marchés de Californie, donné par un journal de San-Francisco, ne se trouverait que peu exagéré si on voulait l’adapter à ceux d’Angleterre ou des États-Unis. — « En raison de l’éloignement de ce marché de tous les autres, il existe ici un état de choses qu’on ne saurait se figurer sans l’avoir vu. Le négoce, pour tout article, est un jeu comme celui de la bourse. Par exemple, le prix du sucre était, il y a trois semaines, vingt-quatre cents la livre, il est aujourd’hui dix cents. La bougie monte, en une semaine, de vingt-quatre à cinquante cents la livre. Les esprits de thérébentine valaient, il y a deux mois, de trois à quatre dollars le gallon ; aujourd’hui c’est de cinquante à soixante cents. On débarque aujourd’hui de la houille qui ne trouve pas acheteur, même pour couvrir le coût du fret. La baisse est aussi rapide que la hausse sur un article.
- ↑ La récente extension à l’Inde, des lois de patente, est regardée comme un grand avantage pour l’inventeur anglais. Et cela, parce qu’elle lui permet de forcer les cent millions d’âmes de la population indienne de payer des taxes pour son entretien, tandis qu’elle les prive de la faculté de faire aucune amélioration dans leur outillage, sans l’autorisation de ceux à qui il a vendu sa patente. C’est un surcroît d’extension du monopole sous lequel l’Inde a été déjà tellement épuisée.