connaissance de tout lecteur de ce volume que les hypothèques deviennent de plus en plus lourdes à mesure que la monnaie devient plus rare ; et qu’à mesure que sa quantité augmente il y a diminution du fardeau de l’hypothèque, à la fois quant au payement d’intérêt et quant à l’acquittement du principal. Dans le premier cas, si le mouvement se prolonge un temps suffisant, il a pour résultat la vente forcée de la propriété obérée, comme on l’a vu sur une si vaste échelle dans ce pays en 1842, et comme on l’a vu tout récemment en Irlande. Les riches s’enrichissent davantage tandis que les pauvres sont ruinés. Chaque pas vers l’accroissement de facilité d’obtenir la monnaie est donc de nature égalisante.
De plus, à chaque surcroît d’abondance de monnaie, les taxes deviennent moins accablantes pour ceux qui les payent et moins profitables pour ceux qui les reçoivent, sauf, en tant qu’une augmentation de la production des articles nécessaires à leur consommation peut les dédommager de l’abaissement de valeur de l’article en lequel leurs salaires sont payés. Les hommes à revenu fixé — soit soldats, juges, généraux ou souverains — perdent aujourd’hui par la substitution de l’or qui est à meilleur marché, à l’argent qui est plus cher ; mais le fermier, le travailleur et les autres payeurs de taxes du pays profitent ; et là encore nous avons une preuve de la tendance fortement égalisant d’un accroissement du pouvoir de l’homme, sur ces grands dépôts des seuls articles qui puissent servir avantageusement au transfert de la propriété de la main à la main.
Que telle soit la tendance des facilités grandement accrues d’obtenir ces métaux précieux, nous le voyons clairement par ces hommes d’Europe, qui tirent leurs moyens d’existence du trésor public, — de rentes en argent, — ou d’intérêts ; nous le voyons aussi par les ingénieux efforts, en France et en Hollande, pour exclure l’or de la circulation. Ce dernier pays ayant une dette publique immense, et les hommes qui s’adressent au trésor pour des dividendes étant nombreux et puissants, leur désir naturel a été d’être payés en argent, comme le métal de la plus grande valeur ; tandis que les payeurs de taxes auraient préféré payer en or, comme le métal ayant le moins de valeur. Les premiers l’ont emporté, et l’or a été formellement exclu de la circulation. Dans l’Inde aussi, l’or a été expulsé, — la Compagnie ayant préféré re-