Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/395

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nombreux déposants ; mais, comme les documents par eux fournis n’indiquaient qu’une faible connaissance des lois du négoce, la commission ne réussit point à découvrir les lois qu’elle cherchait. Les seules conclusions auxquelles elle put arriver, furent que l’institution était administrée sans aucun principe quelconque, — prenant invariablement pour règle de ses mouvements la nécessité du moment — et que les dangers et difficultés qui venaient de se présenter se reproduiraient probablement à la première occasion. Cela bien démontré, on jugea nécessaire lors du renouvellement de la Charte, d’essayer de soumettre son action à certaines lois, — ce qui la rendrait apte à devenir le régulateur de l’action des autres. Voilà comment nous avons aujourd’hui l’acte de restriction de la banque de sir Robert Peel, dont le nom se trouve ainsi associé à deux des actes les plus remarquables dans l’histoire du système monétaire anglais, bien qu’aucun des deux ne puisse être regardé comme indiquant aucunement qu’il ait donné au sujet toute l’attention que méritait sa grande importance.

Moins de trois ans après, les scènes de 1825 se reproduisaient encore, — un esprit sauvage de spéculation provoqué par la banque, ayant amené une panique universelle ; les consolidés tombèrent à 80, tandis que les actions de chemins de fer tombaient à moitié de leur valeur précédente. Le taux d’intérêt monta à dix pour cent — Le gouvernement lui-même dut emprunter à 5 % pour pourvoir à ses besoins journaliers. Les acheteurs en blé, coton et lingot furent de nouveau proscrits ; et ainsi se répétèrent une fois de plus les phénomènes de 1816, 25 et 37. Des députations de différentes villes réclamèrent du ministre une suspension de sa loi, — l’assurant que des ordres considérables restaient non remplis faute des moyens nécessaires pour leur exécution ; tandis que les ouvriers, par milliers, étaient réduits à l’inaction faute de trouver à vendre leur travail. La banque elle-même, en face de la banqueroute menaçante, était forcée d’élargir ses prêts alors qu’elle désirait les resserrer, — donnant ainsi, et pour la troisième fois dans une simple décade, le spectacle d’une grande institution qui aspire à régler le négoce du monde et qui est tout à fait incapable de se conduire elle-même. Un ordre du conseil finalement rappelle la loi pour le moment, — fournissant ainsi la preuve du manque de savoir des hommes à qui était due l’influence du nouveau système.