Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/397

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précieux sont telles, et il y a tant de monopoles investis d’autorité sur le négoce de monnaie, que de tous les articles c’est le plus sujet à de brusques altérations de valeur. Régler la circulation est regardé comme une des fonctions du gouvernement ; et, comme nous avons vu, par la raison que cela a toujours fourni aux hommes qui sont au pouvoir le mode de taxation le plus simple et le plus convenable. Le gouvernement de la Grande-Bretagne a transmis la fonction à la banque, — une institution qui s’en acquitte de telle sorte qu’un jour la monnaie est à meilleur marché, ce qui permet au gouvernement de réduire le taux d’intérêt sur la dette, et qu’un autre jour elle renchérit, et que ceux qui ont accepté un nouveau stock en échange de l’ancien, se trouvent s’être départis d’une portion considérable de leur propriété, — sans recevoir rien en échange. N’importe quelle soit la perte, les propriétaires de la banque sont toujours sûrs de recevoir de gros dividendes ; en même temps que ses directeurs sont toujours prêts à fournir ce qu’ils pensent devoir être accepté comme de bonnes et suffisantes raisons d’oscillation aussi désastreuses. Un jour c’est une importation énorme de fonds venant du continent, un autre jour c’est l’influence des actions et des fonds américains, un troisième jour d’énormes prêts aux États-Unis, et un quatrième jour un déficit dans les récoltes ; mais les fonds ne viendraient pas si la banque ne paralysait pas l’action des capitalistes privés, en prêtant au dehors sa monnaie et faisant monter les prix, et la récolte de blé pourrait manquer sans produire aucun changement matériel dans la valeur de la monnaie, sauf dans son rapport avec le blé lui-même. Si l’offre du sucre est faible, le prix du sucre lui-même montera et il restera quelque peu moins de monnaie à échanger contre du drap dont le prix baissera légèrement ; et de même si l’offre du grain est faible, il restera moins de monnaie à échanger contre du sucre ; mais dans aucun cas le déficit, dans un article, n’affecte matériellement les prix de tout autre, là où la circulation monétaire n’est point travaillée.

La vraie cause d’embarras se trouve dans le fait que la tâche de régulateur est confiée à une grande institution dont les mouvements ne sont nullement réglés. En monopolisant les valeurs à un certain jour, elle produit un excès apparent et par conséquent un bon marché de la monnaie — avec baisse des prix. En les jetant de