Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/402

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fouler dans la poussière tout ce qui, de toute manière, était dépendant d’elle, — anéantissant presque le négoce du pays et celui de tous les autres pays intimement liés à lui.

Dans la seconde, la circulation atteint un plus haut point que dans la première. Les banques privées et les sociétés par actions ayant été ruinées par la révulsion extraordinaire de 1839, et la confiance dans leurs notes ayant souffert, la banque profite alors de la ruine qu’elle a elle-même causée.

A partir de 1844, les variations sont au-dessous de 2 %. Il y a cependant une différence sensible entre le montant moyen de la première et de la troisième période ; — on voit qu’il s’est effectué un accroissement soutenu. Dans le temps qui s’est écoulé, il y a eu grand surcroît de population et de richesse, et on eût bien pu aviser à une augmentation de l’instrument de commerce ; et cependant il n’y a pas eu augmentation réelle, — le changement n’étant qu’apparent, tendant à prouver la règle que la circulation réelle est une quantité presque constante. Avant 1844, comme il n’y avait point de limites à la circulation des banques privées, des sociétés par actions, des banques d’Irlande et d’Écosse, elles présentèrent une moyenne, entre 1833 et 1839, d’environ 20.000.000 livres. La nouvelle loi vint la limiter à environ 17.800.000 livres. Le vide ainsi créé dut être rempli par des notes de la banque anglaise, lesquelles, par là s’élevèrent de 18.000.000 à 20.000.000. La moyenne de la circulation totale, de 1833 à 1839, fut de 37.838.000, — un montant à peine différent de celui existant dans le semestre qui précède la crise de 1847.

Toutes faibles que soient les variations que nous venons de voir, elles ne sont encore, en très-grande partie, qu’apparentes. Quand la monnaie est abondante et à bon marché, les banques et les banquiers retiennent un montant plus considérable de leurs notes mutuelles que lorsqu’elle est rare et en hausse ; et une note, dans leurs caisses, est tout aussi en dehors de la circulation que si elle fût restée dans celle de la banque qui l’a émise. Dans le tableau ci-dessus, le mois d’avril, le plus haut, est celui de 1835, où le lingot, à la banque, était de 10.673.000 livres, et les valeurs étaient au-dessous de 26.000.000 livres, — le prix courant de la monnaie n’étant que de 3 %. Le mois d’octobre le plus haut a été celui de 1833, alors que le lingot était 11.000.000 livres, les valeurs 24.000.000,