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à quel point les banques américaines, comparées aux banques anglaises, possèdent les qualités nécessaires pour donner stabilité et régularité.

Les prêts des premières, non basés sur le capital actuel, montent à environ 310.000.000 doll.
Leur circulation actuelle est probablement d’environ 160.000.000
Ce qui laisse, comme montant des prêts basés sur dépôts, 150.000.000

Le montant total des prêts dépendant de la quantité variable, celle qui, dans son extension entière, double la monnaie au commandement d’individus, — ne s’élève donc qu’à 150.000.000, ce qui est moins que le montant de tels prêts fait par les dix banques par actions de Londres, dont tout le capital n’est que de 18.000.000 dollars. En y ajoutant les prêts semblables faits par la banque d’Angleterre, les banques de province de toute nature et les banques écossaises, nous trouverons que l’élément d’instabilité dans les banques anglaises est en quantité cinq fois plus forte que dans les banques américaines. Et même, ceci ne représente pas exactement les faits, et par la raison que tandis que la quantité ne croît qu’en proportion arithmétique, le risque d’oscillation croît en proportion géométrique. Une banque avec un capital de 1.000.000 dollars, peut sainement calculer que les crédits sur ses livres ne tomberont jamais au-dessous de 200.000 dollars ; et tant que le montant de ses prêts, basé sur ses crédits, se limite à cette somme, il ne peut jamais y avoir d’oscillation nécessaire. Laissez-le cependant s’étendre à 400.000, et il y aura nécessité probable pour une oscillation considérable. Étendez-le à 600.000, la nécessité d’une oscillation deviendra certitude. Portez-le 1.000.000 dollars, il y aura haut degré de probabilité que l’oscillation nécessaire sera telle que les clients seront ruinés et la banque elle-même anéantie avec toutes ses ressources. La quantité de l’excédant n’a fait que quintupler, mais le danger d’instabilité s’est accru d’un millier de fois. Instabilités et insécurité s’accroissent ainsi avec l’accroissement du pouvoir des banques de négocier sur les capitaux particuliers laissés temporairement dans leurs mains, tandis qu’elles diminuent selon que les prêts de ces établissements se restreignent de plus en plus à leur pouvoir de fournir la circulation. D’après quoi, le comble d’instabilité se trouverait en Angleterre, tandis que le de-