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14.876.000 dollars, tandis que toute leur propriété, immeuble compris, ne montait qu’à 19.486.000 dollars, — n’étant que 30 % au-dessus de leurs capitaux actuels. Comme il y a là une large base pour un édifice de peu de hauteur, il s’en suit que les oscillations de la valeur de la propriété résultantes de l’action des banques de Rhode-Island ont été trop insignifiantes pour mériter qu’on en tienne la moindre notice.

C’est tout à fait l’inverse en Pennsylvanie, — un état où l’on suppose avantageux à la sécurité de l’action banquière, la centralisation de pouvoir dans les mains des directeurs d’un petit nombre d’institutions hautement favorisées. Le nombre des banques en 1850, était 63, — c’était une pour 40.000 âmes de la population. Leurs capitaux allaient à 20.357.000 dollars, — soit, 8 dollars par tête ; tandis que ceux de Rhode-Island faisaient près de 100 dollars par tête. Leurs prêts et escompte montaient à 44.000.000 dollars, mais le total des placements n’était que 50.000.000 dollars, — donnant un excédant de non moins de 150 %, à quoi correspondait un degré moindre de fermeté. Dans un cas, point de circonstances qui puissent rendre nécessaire un changement d’action montant même à 5 % ; tandis que dans l’autre il faudrait un changement de presque 50 %, pour ramener les banques au degré de sûreté que présentent habituellement les banques de Rhode-Island.

Connecticut avait, en 1850, 53 banques, une pour 7.000 âmes de sa population. Leurs capitaux étaient 9.907.000 dollars, soit 24 dollars par tête. Leurs placements montaient à 19.624.000, — donnant un excédant d’environ 60 %. Virginie avait, à la même époque, 6 banques, une pour 240, 000 âmes. Leurs capitaux étaient 1.824.000 dollars, — soit 7 dollars par tête ; leurs prêts étaient 19.624.000 dollars, ou près du double des capitaux.

Si nous comparons New-England avec New-York en ce moment, nous avons dans l’un 491 banques, avec 112.000.000 dollars de capitaux et 181.000.000 de prêts, tandis que dans l’autre nous avons 338 banques avec 85.000.000 dollars de capitaux et des placements de toute sorte montant un peu moins de 220.000.000. Dans un état la décentralisation est presque parfaite, tandis que dans l’autre il y a centralisation presque aussi complète, créée au moyen d’une loi pour favoriser la liberté de l’action banquière.