Le premier tableau contient un exposé, à différentes époques, du total des frais de culture du sol de la France (non compris la valeur de la semence) en millions de francs, de la proportion entre la somme totale des salaires, et la valeur des produits du sol, et du montant de ces frais par tête, pour la population actuelle du royaume, à chaque époque, ainsi qu’il suit :
Époque. | Coût de culture. | Proportion par rapport au produit total. |
Pour chaque habitant. |
1700 Louis XIV | 458.000.000 | 35 % | 24 fr. |
1769 Louis XV | 442.000.000 | 37 % | 21 fr. |
1788 Louis XVI | 725.000.000 | 43 % | 30 fr. |
1813 l’Empire | 1.827.000.000 | 60 % | 61 fr. |
1840 Louis-Philippe | 3.016.000.000 | 60 % | 90 fr. |
« Le tableau suivant donne la répartition des salaires entre les familles agricoles du royaume, aux mêmes époques, sur la base moyenne de quatre personnes et demie par famille, indiquant le salaire annuel de chaque famille et le montant pour chaque jour :
Nombre de familles agricoles. |
Salaire annuel. |
Salaire journalier de chacune.[1]. | ||
1700 | 3.350.000 | 135 fr. | 0 fr. 37 cent. 1/2 | ou 7 sous 1/2 |
1769 | 3.500.000 | 126 | 0 fr. 35 | ou 7 sous |
1788 | 4.000.000 | 161 | 0 fr. 45 | ou 9 sous |
1813 | 4.600.000 | 400 | 1 fr. 10 | ou 22 sous |
1840 | 6.000.000 | 500 | 1 fr. 35 | ou 27 sous |
« M. Moreau de Jonnès compare ces prix du travail avec ceux du blé, afin de voir jusqu’à quel point ils pouvaient, à chaque période, fournir aux premières nécessités de la vie. Il suppute que treize hectolitres et demi de blé (l’hectolitre est de 2 83/100 boisseaux) ont été la quantité de grain à peu près nécessaire à la consommation d’une famille, plus nécessaire aux premières périodes qu’aux dernières, parce que l’on obvie maintenant, en grande partie à ce besoin, par une variété de légumes qui, autrefois étaient inconnus, ou peu cultivés. Il dresse un tableau où il donne le prix moyen du blé, déduit d’une moyenne des prix du
- ↑ Le centime est la centième partie d’un franc, soit environ le 5* d’un cent (monnaie américaine). Le sou vaut cinq centimes soit environ un cent.