ses mesures et celles de ses successeurs tendent à suspendre complètement la circulation ; il en résulte que la terre va se consolidant dans les mains de la noblesse et du clergé, et le peuple meurt « comme les mouches à l’automne » tandis que la subsistance est dissipée par ses maîtres dans des guerres au dehors ou dans, des palais à l’intérieur[1].
La politique anglaise ayant pour idée fondamentale la centralisation des manufactures à l’intérieur et l’arrêt de la circulation au dehors, c’est surtout dans les pays où elle règne que, nous devrons rencontrer le taux de quote-part du propriétaire le plus élevé — la quantité la moindre — et le pouvoir du travailleur de disposer du produit de son propre travail n’existant qu’au plus faible degré. Et en effet, toutes ces conditions se sont accomplies. Tandis que le travailleur irlandais a payé une rente de cinq, six et huit livres par acre, les propriétaires ont été si bien ruinés, qu’il a fallu recourir à la mesure révolutionnaire de créer une cour spéciale chargée de déposséder ceux qui recevaient la rente. Voyons les Indes occidentales, le propriétaire y prend une si large quote-part dans les produits du travail, et laisse si peu au travailleur qu’il en est résulté la disparition entière des deux tiers de la population qui y avait été importée, — et la nécessité d’un renouvellement constant d’importation de travailleurs qui disparaîtront à leur tour[2]. Tout élevée qu’était la quote-part des propriétaires, ils sont aujourd’hui ruinés, car ils n’ont touché qu’une quantité faible. Voyons l’Inde : le gouvernement exige comme rente annuelle environ le quart de la valeur totale de la terre, il ne reçoit pas plus de soixante-dix cents (américains) par tête, — preuve concluante que ce grand pays subit la loi en vertu de laquelle la quantité de la rente diminue en raison de l’élévation du taux de quotité[3]. Il en est de même en Tur-
- ↑ Voyez précédemment, vol. II, pour la condition des sujets de Louis XIV, qui fit bâtir Versailles et Marly.
- ↑ Voyez précédemment, vol. I.
- ↑ « Chez nous le revenu public dérive des taxes, il est distinct du revenu du propriétaire. Dans l’Inde il dérive des deux ; car notre gouvernement, par fraude et par usurpation, occupe la place des seigneurs et des propriétaires aussi bien que des gouvernants ; et les misérables vingt ou vingt et un millions de livres sterling
qui étaient alors les grands fabricants de l’Europe Les Juifs avaient été chassés par les rois précédents, il les invita à rentrer, — leur garantissant plein pouvoir de poursuivre leurs débiteurs, à la condition de lui donner les deux tiers de ce qu’ils recouvreraient.