Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/178

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On inscrivait sur les registres le chiffre total de celle du pentacosio-medimnus, c’était la première classe des gros propriétaires ; les cinq sixièmes de la propriété du chevalier qui formait la seconde classe ; les quatre neuvièmes de la propriété du Zeugite, qui formait la troisième classe ; et l’impôt était de 2% sur le chiffre de propriété inscrite. La quatrième classe, les Thètes, — n’étant éligible à aucune fonction échappait à toute contribution et au service de guerre. Plus tard, l’époque de Démosthènes nous montre les hommes ramenés à l’asservissement, l’impôt s’est tellement étendu, qu’il embrasse tout le capital employé ou sans emploi, les esclaves, les matières premières et les produits industriels, le bétail et le mobilier ; « bref, dit le professeur Boeckh « tout l’argent et ce qui a valeur d’argent, a la fraude s’exerce généralement, c’est la compagne inévitable de la contribution indirecte, comme celle-ci est une conséquence de l’abaissement de la valeur de la terre et du travail.

L’Italie nous prépare le même phénomène, — les mêmes causes produisant toujours des effets semblables. À l’époque d’Ancus Martius, alors que la Campana était couverte de bourgs et de cités, l’impôt était payé par la propriété, il ne variait ni ne diminuait en vertu de considérations personnelles au propriétaire. Ancus Martius lui-même créa, pour le sel, un monopole qui semble avoir été l’unique exception au système d’impôt direct. Dans la période aristocratique, nous trouvons une taxe personnelle du caractère le plus oppressif que l’histoire ait jamais mentionné. — Les petits propriétaires peuvent être à chaque instant requis de faire campagne ; sur le refus de satisfaire à la réquisition, on dépouille leur domaine et l’on brûle leur maison[1]. Arrivés à l’armée, ils servent à leurs frais, — le butin, fruit de la guerre, passe dans les caisses des patriciens. À leur retour au foyer, ils trouvent leurs champs en friche et dépendent de leur maître pour les moyens d’existence, ce qui fait que cette période de l’histoire romaine est une suite ininterrompue de luttes contre les débiteurs et les créanciers ; — qu’il y a partout des prisons particulières et que le nombre de citoyens libres décroît régulièrement ; ce qui aboutira un jour à la consolidation complète de la terre et à la disparition de la classe des petits propriétaires. »

Plus tard à l’époque de l’empire, nous voyons la terre, en Italie,

  1. Nieburhr. Hist. de Rome, vol. II, p. 139.