Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/186

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dresse directement et honnêtement à l’homme qui a une propriété qui réclame protection. La seconde le fait indirectement et frauduleusement ; — elle soutire de sa poche la somme nécessaire. Qu’est-ce qui paye en définitive la somme énorme d’impôts perças pour le service du gouvernement anglais ? Est-ce l’huissier-priseur qui paye le droit de vente ? Certainement pas. Il S’ajoute à sa commission et le fait rembourser par celui qui le charge de vendre ou celui qui achète. Est-ce l’agent de change qui paye l’impôt de revenu ? Certainement non ; car il vit en prélevant une part sur ce qu’il vend. Est-ce le négociant qui paye le droit de timbre ? Certainement non ; car il porte le droit de timbre dans son addition. Est-ce le propriétaire du chemin de fer qui paye un imp6t pour les gens qui voyagent dans ses wagons ? Certainement non ; car il le fait payer aux voyageurs. Est-ce le propriétaire d’un journal qui paye le droit sur les annonces ? Certainement non ; car il le fait payer à ses abonnés. Est-ce le marchand qui paye une taxe pour les lettres ? Certainement non ; car il les porte au compte de ses clients. Est-ce l’éditeur qui paye une taxe sur le papier ? Certainement non ; car il la fait entrer dans le prix du livre. Est-ce l’armateur qui paye une taxe sur l’assurance de son navire ? Certainement non ; car l’assurance, comme le fret, est une charge supportée par les biens assurés.

Par qui donc et sur qui est payée cette énorme somme ? Notre réponse sera de renvoyer de nouveau le lecteur au diagramme qui représente le mouvement de la société.

Le courtier, le commissaire-priseur, le négociant, les payeurs du