lement la Grande-Bretagne et les États-Unis, avec une force constamment accélérée.
Plus il y a concurrence pour les services de la nature, plus vite s’accroît la valeur de la terre et du travail, — les pouvoirs de la nature étant sans limites assignables, et sa disposition à rendre service étant égale à toute la demande qui peut se présenter. Il y a un siècle, le pouvoir de la vapeur était à peine connu en Angleterre ; il y fait aujourd’hui la besogne de 600 millions d’hommes. La houille existe en Turquie et dans l’Inde, comme en Angleterre ; et c’est à peine cependant si les populations y connaissent l’usage de la vapeur. Le pourquoi ? C’est que la politique anglaise s’est attachée invariablement à anéantir la concurrence pour s’assurer la disposition d’une grande force naturelle, donnée par le Créateur à l’usage de l’humanité entière. Il y a un siècle, on ne savait commander au fer que des services médiocres ; — l’Angleterre tirait de la Russie la plus grande partie de celui qu’elle employait ; — aujourd’hui elle le fabrique par millions de tonneaux. L’Inde et la Turquie aussi ont la houille et le minerai de fer, mais elles ne savent pas les extraire. Pourquoi ? Parce que les grands capitaux sont aujourd’hui regardés a comme de vrais instruments de guerre » contre l’industrie des autres pays. La population américaine possède la houille et le fer en une abondance inconnue chez toute autre nation ; il y a là un pouvoir égal à celui de milliers de millions d’hommes ; et cependant elle est ardemment occupée à s’épuiser, elle et sa terre, pour obtenir une quantité de fer si chétive que, pour fournir plus qu’à la consommation moyenne, il suffirait d’appliquer convenablement les bras inoccupés d’une seule de ses villes. Pourquoi ? Parce qu’elle mord à l’hameçon d’enseignements qui lui apprennent que le bas prix des matières premières et le bas prix du travail mettent sur la voie de la prospérité. Cependant l’esclavage gagne du terrain — et se substitue par degrés à la liberté.
La France, l’Allemagne et les États du nord de l’Europe, en général, commencent à faire concurrence pour les services de la nature ; aussi, dans tous ces pays, les prix des denrées premières, se rapprochent fermement de ceux des utilités achevées, — la terre gagne en valeur, — et l’on voit de plus en plus entrer en scène le véritable homme.
Plus il y a concurrence pour la disposition des pouvoirs