Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rupture dans l’ordre général. Les bêtes, les oiseaux, les poissons, sont une proie les uns pour les autres, et l’homme tire sa subsistance de tous. Là encore nous ne trouvons ni inconséquence, ni violation de l’ordre de la création si clairement indigné. — Ces animaux inférieurs sont clairement destina à une mort violente. C’est un bienfait qui les délivre des infirmités qu’amène avec lui l’âge très-avancé. Bien pourvus de ces instincts qui sont provoqués à l’action par la nécessité de pourvoir à la subsistance de leurs petits, la perpétuation d’espèces est assurée. N’ayant point d’affection filiale qui les pousse à fournir aide matériel et confort à leurs vieillards, ils n’ont ni hospitalité, ni économie de famille, ni capacités pour le service social ou pour tel autre développement de leur individualité qui ferait pour eux de la vie prolongée jusqu’à une maturité vigoureuse, une nécessité ou une félicité. Et, en effet, nous ne trouvons rien dans leur constitution qui prédise ou qui réclame une vie prolongée au-delà d’une moyenne de maturité.

De toutes les créatures de la terre au-dessous de l’homme, on peut affirmer que le but de leur destinée est de suffire à son usage. Son existence cependant n’a point de rapport avec une classe supérieure d’êtres qui autorise à imaginer que sa vie puisse être mutilée, abrégée ou frustrée d’autre manière, sans que cela implique une violation de l’harmonie des choses et une perturbation de l’ordre clairement indiqué dans la constitution du système à la tête duquel il a été placé. Ce n’est pas l’ordre divin ; mais le désordre de l’homme qui limite si fort sa vie sur cette terre dans la période au-delà de laquelle il cesse d’être utile à ses semblables ou de trouver des jouissances pour lui-même.

§ 3. — Le pouvoir de progresser est en raison de la dissemblance des parties et de la perfection d’organisation. L’homme est donc l’être le plus susceptible d’évolutions, — passant de l’état de pure animalité à l’état de l’homme véritable, responsable vis-à-vis de sa famille, de ses semblables et de son Créateur. La responsabilité croit avec l’augmentation du pouvoir d’association et avec la division de la terre.

Dans le monde inorganique, tous les composés sont constants. — La composition de l’argile, du carbone, du granit, est aujourd’hui la même qu’elle était il y a mille ans et sera certainement la même dans mille ans d’ici. Dans le monde organique, nous trouvons susceptibilité de changement ; les fruits, les fleurs développés par la culture acquièrent de plus grandes proportions que dans leur état originel — Le chien et le cheval se montrent eux-mêmes parfois capables de recevoir une instruction qui leur permet en quelque sorte de tenir leur place à côté de l’homme raisonnable, levez les yeux n’importe où, vous trouverez