l’aptitude de combiner assez leurs efforts pour mettre en activité les divers pouvoirs dont ils ont été doués. Jusqu’ici donc l’homme n’a pas eu l’occasion de mettre à l’épreuve la suffisance du stock d’aliments, de vêtements et de combustibles préparés pour lui.
On nous parle cependant dune loi universelle : que la tendance à s’accroître au-delà de la subsistance préparée existe de même à un degré considérable dans toutes les parties du règne animal. D’un autre côté, nous apprenons qu’une seule ferme peut nourrir plus de bétail qu’on n’en entretiendrait dans un pays de forêts[1]. D’où il suit évidemment qu’on peut tirer dans un cas plus de subsistance d’une seule acre qu’il n’en est fourni dans l’autre cas par cent acres. Il n’est pas moins évident qu’elle avait déjà été préparée par une main toute puissante, — l’homme ne pouvant n’en tirer de la terre qui n’y ait été placé auparavant. Cette subsistance y avait certainement été placée ; mais avant que la terre commençât à exécuter le travail pour lequel elle a été faite, il était nécessaire que l’homme se mît lui-même en mesure de prendre le commandement, guidant et divisant les diverses forces naturelles dans le but d’accélérer leur circulation, et par là de mettre la simple matière inorganique en état de prendre les formes complexes et développées à un haut degré de la vie animale. Des millions de buffles, nous le savons, trouveraient à vivre sur des prairies qui, aujourd’hui, n’en nourrissent que dix mille, si l’homme avait les connaissances qui le rendissent apte à mettre à profit les pouvoirs du sol sur lequel ils sont errants. En quelque lieu que ce soit, il ne les acquiert qu’après avoir appris à coopérer avec ses semblables ; — le pouvoir ne s’obtient qu’à cette condition. Faute de la remplir, la population des prairies fait probablement chorus avec les écrivains de l’école Malthusienne pour accuser ce la nature d’être avare, » quand la difficulté ne provient réellement que de leur propre incapacité.
C’est aussi un fait bien connu, que tout rapide qu’a été l’accroissement de la population américaine, l’offre des huîtres s’est accrue si bien, — qu’aujourd’hui qu’il s’agit de satisfaire trente millions de consommateurs, la moyenne par tête est plus forte qu’alors que les consommateurs n’étaient qu’au nombre d’un million. Comment cela s’est-il fait ? Il n’y a pas augmentation dans la
- ↑ Voy. précéd. vol. II, p. 8.