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CHAPITRE LI.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


Des relations de la famille.

§ 1. — Relations de famille. Faiblesse des liens de famille dans le premier âge de société. Responsabilité, à la fois chez le père et le fils, croit en raison que croit la diversité d’emplois — avec la division de la terre — et le rapprochement des consommateurs et des producteurs.

Le misérable sauvage, — esclave qu’il est de la nature, et limité au seul travail d’appropriation, ne voit dans l’enfant qui lui naît qu’on surcroît à ses charges ; et n’était l’affection maternelle, peu d’enfants, surtout du sexe faible, vivraient même pour un jour. Le fils, arrivé à l’âge mûr, ne voit dans son père qu’un concurrent pour la subsistance, qui est rare. — Le fléau de l’excès de population se présente ainsi déjà de lui-même, et sous sa forme la plus maligne, — alors qu’il y a plus de terre vacante, et que la population est le moins considérable.

L’homme civilisé, maître de la nature, se réjouit à chaque augmentation de la petite famille qui l’entoure. Cultivant les sols riches, et trouvant dans des marchés voisins une demande pour tous ses produits divers, sa terre et son travail gagnent en valeur de jour en jour, tandis que diminue la valeur des utilités dont il a besoin pour sa femme, ses enfants et lui-même. Son loisir augmentant à chaque pas dans cette voie, il peut apporter une attention plus suivie à étudier le caractère de ses enfants et à former leur esprit ; — il les prépare ainsi à devenir des fils tendres et respectueux et des citoyens utiles. — Il s’entend avec ses voisins et aide à fonder des écoles et des collèges, — préférant le bonheur et la