Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/427

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les modes d’emploi ceux qui se sont distingués dans l’atelier sont forcés de se croiser les bras, ou de suivre la charrue, ou de commencer le négoce.

Le minerai de fer et la houille abondent ; mais, comme il n’y a pas de hauts fourneaux pour fondre le premier, tous deux restent oisifs en terre, et le fermier a peine à se procurer une charrue. La laine abonde ; mais comme il n’y a point ici de fabrique de lainage, la fille du fermier se croise les bras et le fermier ne peut se procurer un paletot. Le blé abonde, mais le coût de transport au marché éloigné laisse an producteur très-peu pour payer son outillage et son vêtement. Un haut fourneau, une fabrique sont nécessaires, qui les construira ? Les matériaux à bâtir, les bras inoccupés abondent, mais comment réussir à les combiner ? Ceux qui pourraient entreprendre le travail trouveraient vite que, bien que leurs opérations puissent tendre à augmenter la quantité de drap et de fer échangeable contre des subsistances et le travail, leurs concurrents lointains réussiraient encore à faire la loi sur le marché, de manière à les en chasser et à consommer leur ruine entière, — cette crainte ferait que le haut fourneau et l’usine ne se construiraient pas ; les bras resteraient inoccupés ; le fermier continuerait à donner une part plus considérable du pouvoir vêtisseur de son blé pour le fret du reste ; et la population continuerait à rester pauvre. Dans cet état de choses, la société dit aux fermiers et aux travailleurs que rétablissement d’usines et de fourneaux doublerait la valeur de la terre et du travail, et que pour les mettre en état de combiner leurs efforts, pour élever de tels établissements, elle va exiger du producteur étranger du drap et du fer une certaine portion de la valeur de tout ce qu’il importe, — appliquant ce que cela donnera à faire de nouvelles ou de meilleures routes, ou à payer les dépenses du gouvernement, et les soulageant ainsi, une fois et pour toujours, de la taxe oppressive de transport à des marchés lointains, par l’amélioration des modes de communication entre eux-mêmes.

Dans tous ces cas, la tête politique fait exactement ce que nous avons vu que la tête physique était chargée de faire, — coordonnant les mouvements des différents membres de la société, de manière à écarter les obstacles qui s’opposent à l’association et empêchent cette diversité de professions dans la société qui est né-