terre et de ses économistes, c’est l’inverse : — l’agriculture cesse d’être une science, la population devient de plus en plus pauvre et plus esclave. Les premiers importent les métaux précieux, les autres les exportent. Les premiers trouvent de jour en jour fatalité accrue de maintenir une circulation en espèces comme la base de la circulation supérieure et meilleure que fournissent les banques. Les autres perdent graduellement le pouvoir de maintenir une circulation d’aucune sorte. — Ils tendent à ce barbare système de commerce qui consiste à échanger du travail contre des aliments, à troquer de la laine ou du blé contre du drap.
Plus le travail de l’individu a de valeur, et plus il a la faculté de devenir un acheteur pour ses voisins. C’est de même pour les nations, — leur pouvoir d’être utile aux autres étant en raison directe de leur aptitude à se protéger elles-mêmes. — Là nous avons harmonie, — toutes les communautés profitent de l’adoption, dans chacune d’elles, de ces mesures de coordination qui tendent à développer le commerce intérieur. C’est cependant le contraire qu’on enseigne dans l’école anglaise, où l’on regarde comme objet à désirer l’avilissement du prix du travail et des denrées premières, qui apporte avec lui la discorde universelle.
La liberté réelle du commerce consiste dans le pouvoir d’entretenir commerce direct avec toute partie du monde extérieur. On ne l’acquiert que par la diversité dans les emplois, — qui met le pays exportant en mesure d’envoyer ses utilités au dehors sous une forme achevée. La centralisation telle que l’a établie le système anglais y met opposition, et c’est ce qui le fait repousser par toutes les communautés qui sont en progrès. Comme la protection est la forme que revêt cette résistance, on peut définir son objet : établir la liberté parfaite de commerce parmi les nations du monde,
Plus une communauté donne la forme achevée à ses denrées premières, — en combinant ses subsistances, sa laine, son combustible et son minerai en drap et en fer, — plus augmente sa faculté de les échanger dans le monde entier. Est-ce là cependant le plus haut point où puisse être porté le commerce ? Non. — L’objet final
employé dans le négoce domestique donne vingt-quatre fois plus d’encouragement et de soutien à l’industrie du pays » que n’en donnerait la même somme dans le commerce étranger. — Wealth of Nations, Book II, ch. v.