Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donné, et plus se perfectionne le développement des pouvoirs latents de l’homme ainsi que de la terre.

Que plus ce développement va se perfectionnant plus la chaleur gagne en intensité, le mouvement sociétaire en vitesse, et plus il y a de force produite.

Que plus augmentent ce mouvement et cette force, plus l’homme devient soumis aux grandes lois de la gravitation moléculaire, — les centres locaux l’attirent dans une direction, tandis que de grandes cités, centres du monde, l’attirent dans une autre.

Que mieux ces forces opposées se font équilibre, plus il y a tendance au développement d’individualités locales et à l’extension du pouvoir d’association dans tout l’intérieur de la communauté, — ce qui amène accroissement constant du pouvoir de production, accroissement de la valeur et de la liberté de l’homme, du capital, de l’équité dans le partage et de la tendance à l’harmonie et à la paix.

Que la loi, ainsi établie à l’égard des membres d’une communauté, fonctionne également à l’égard des communautés entre elles, — la tendance à la paix et à l’harmonie entre les États étant en raison directe du développement de leurs individualités respectives et de leur pouvoir de se protéger elles-mêmes.

Qu’il y a par conséquent une harmonie parfaite des intérêts privés et des intérêts nationaux, et que, à part toutes considération d’un ordre supérieur, nations et particuliers doivent trouver leur avantage à obéir à ce grand commandement qui exige des hommes de faire aux autres comme ils voudraient qu’il soit fait à eux-mêmes. — Que c’est la route à suivre, s’ils veulent s’assurer l’individualité et la liberté les plus parfaites, — le plus haut pouvoir d’association, — le plus large commandement des services de la nature — et la plus grande somme de richesse et de bonheur.

§ 2. — L’agriculture est, des industries de l’homme, la dernière à se développer. Le travailleur rural arrive le dernier à l’émancipation. La ténuité des instruments avec lesquels la nature accomplit ses plus grandes opérations est l’objet que l’on observe en dernier. Les avantages de la paix et de l’harmonie sont les derniers dont on ait la pleine appréciation. La science, l’interprète de la nature. Après avoir enregistré ses procédés, elle les accepte comme vrais. La science sociale traite des lois en vertu desquelles l’homme est mis en état d’acquérir pouvoir sur la nature et sur lui-même. L’étude attentive de ces lois fera comprendre à tous, depuis le fermier et l’ouvrier jusqu’au souverain et à l’homme d’État, les avantages recueillis de l’obéissance complète à ce grand précepte qui impose aux hommes de faire à autrui comme ils voudraient qu’il soit fait à eux-mêmes.

De toutes les industries de l’homme, la dernière à se développer est celle de l’agriculture. — De toutes les équités, la dernière à s’établir est celle entre la terre et l’homme, alors que celui-ci reconnaît que la première ne fait que prêter et ne donne pas, et que l’exactitude à rendre est la condition indispensable pour continuer et étendre le crédit. — De toutes les classes, la dernière à arriver à l’émancipation est celle des travailleurs ruraux. — De toutes les connaissances, celle qu’on acquiert en dernier, est la notion