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DE LA THÉORIE MALTHUSIENNE.
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1. — Tendance constante, selon M. Malthus, dans toute la vie animée à multiplier au-delà de la subsistance préparée pour elle. Les faits cependant prouvent que l’offre est partout une conséquence de la demande ; — la quantité de subsistance préparée pour les êtres de toute sorte est illimitée en pratique. L’accroissement en nombre et en pouvoir est suivi de l’accroissement d’aptitude à faire la demande, comme on le voit chez toutes les nations en progrès. Les lois de nature justifient à l’homme les voies de Dieu 
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2. — La misère et le vice attribués à l’insuffisance des pouvoirs de la terre pour fournir à la population croissante. Ne peut-on pas au contraire les attribuer à ce que l’homme manque lui-même à se rendre apte à adresser des demandes à la terre ? Les faits de l’histoire attestent que la difficulté provient de l’homme lui-même et non des erreurs du Créateur 
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3. — M. Malthus donne des faits et appelle cela une science. La science demande des principes, — elle pose des questions : pourquoi les choses sont-elles ainsi ? Insuccès de M. Malthus pour établir « une grande casse » des divers faits observés. La cause et l’effet changent constamment de rôle dans son livre. Son principe de population est une pure forme de mots pour indiquer l’existence d’un fait purement imaginaire 
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4. — Son grand et universel remède pour la maladie d’excès de population. Inapplicable dans les cas qu’il décrit. La prudence et la prévoyance recommandées par des écrivains qui débutent par détruire, chez leurs lecteurs, tout sentiment d’espoir dans l’avenir. Caractère dommageable de l’enseignement de l’école Malthusienne. La véritable contrainte morale vient avec le développement d’individualité qui résulte de la diversité dans la demande pour les pouvoirs humains. Le système anglais tend à empêcher ce développement et produit ainsi la maladie décrite par M. Malthus 
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5. — La responsabilité croît avec l’accroissement des dons que l’homme tient de Dieu. Le pauvre travailleur, l’esclave des circonstances est pourtant tenu responsable de ses actes. Tendance de la doctrine Malthusienne à décharger le riche et le puissant du fardeau de responsabilité pour le jeter sur le pauvre, le faible et l’homme sans lumières 
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6. — Plus le consommateur est proche du producteur, plus la production augmente, plus la distribution est équitable, et plus il y a de tendance au sentiment de responsabilité chez le pauvre et chez le riche. L’imprévoyance augmente d’autant que le producteur et le consommateur sont plus séparés. — L’école anglaise a été égarée par des faits qui sont la conséquence des erreurs de la politique anglaise. Caractère anti-chrétien de la théorie Malthusienne 
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