la séparation entre les classes supérieures et celles inférieures de la société devient plus complète à mesure que la terre se consolide davantage et qu’elle est de plus en plus grevée d’hypothèques, de substitutions, de constitutions de rente. La politique du pays étant basée sur l’avilissement du prix des matières premières, et ces matières étant toujours à vil prix dans les pays à l’état de barbarie, le lecteur voit tout d’abord que chaque pas dans cette voie conduit à la barbarie. Il était donc tout naturel que le pays qui suit une telle politique fût appelé à donner naissance aux doctrines antichrétiennes et extravagantes de l’école Ricardo-Malthusienne.
La voie de la civilisation est celle où l’on a pour but le rapprochement mutuel des prix respectifs des matières premières et des utilités achevées, — qui est toujours accompagné d’une élévation dans le prix du travail et de la terre, — une élévation dans le rapport du capital fixé au capital flottant — et un accroissement dans la rapidité de la circulation. D’après quoi une politique basée sur l’avilissement du prix des matières premières à fournir aux manufactures, — l’alimentation, la laine et le travail[1], doit tendre à la barbarie et à l’esclavage, comme le lecteur peut s’en assurer par le diagramme suivant :
En allant de haut en bas, nous trouvons élévation continue dans les prix de la terre et du travail, - diminution dans la nécessité des services du négociant, — diminution dans la part des
- ↑ Voyez précédemment, ch. IX, § 2.