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MADAME D’ARCONVILLE

(1720-1805)


Le recueil des maximes de Mme d’Arconville[1] parut en 1760 ; l’auteur, femme de Thiroux d’Arconville, conseiller au Parlement, avait quarante ans. Puis vint le Traité de l’amitié, puis celui des Passions, deux ouvrages qui bientôt furent imprimés sous le titre d’Œuvres morales de M. Diderot.

« Peu de vies, dit Alfred Bougeard[2] furent aussi laborieusement remplies que celle de cet écrivain : des romans, de nombreuses traductions d’ouvrages anglais, des histoires, un discours sur l’amour-propre qui fut prononcé à l’Académie des sciences de Prusse et ne manqua pas d’être attribué à Frédéric II ; enfin, des traités de chimie et d’ostéologie… » M me d’Arconville mourut en 1805, à quatre-vingt-cinq ans. Marguerite-Geneviève-Charlotte Thiroux d’Arconville, née d’Arlies, naquit à Paris en 1720. Elle avait renoncé de bonne heure à tous les agréments du monde pour se livrer à l’étude des sciences. Elle s’occupa successivement d’histoire, de physique, de chimie, d’histoire naturelle et même de médecine, suivit les cours du Jardin du Roi, et rechercha la société des hommes les plus instruits de son temps. Enfermée à Picpus pendant la Terreur, ruinée par le ré-

  1. Pensées et réflexions morales sur divers sujets par l’auteur du Traité de l’amitié et de celui des Passions. Nouvelle édition revue et augmentée. À La Haye et se trouve à Paris, chez Lacombe, libraire, quai de Conty, 1766. Avec cette épigraphe : Quid verum atque decens euro et rogo et omnis in hoc sum m Horatius.
  2. Alfred Bougeard. Les moralistes oubliés.