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MADAME DE GENLIS

(1746-1831)


Stéphanie-Félicité Ducrest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery, naquit à Champcery, près d’Autun, en 1746. Son père forcé de vendre son château de Saint-Aubin, alla à Saint-Domingue et c’est en revenant de cette île avec une somme considérable qu’il fut pris par les Anglais et connut le comte de Genlis, autre prisonnier français, qui épousa sa fille. Mme de Genlis, nièce de Mme de Montesson, qu’avait épousée secrètement le duc d’Orléans, suivit sa tante au Palais-Royal. Elle accompagna la duchesse de Chartres en France et en Italie et les trois fils du duc de Chartres lui furent confiés avec le titre de gouverneur. Au début de la Révolution, Péthion, qui la protégeait, favorisa son passage en Angleterre. Bonaparte lui accorda avec une pension un logement à l’Arsenal. Le salon de Mme de Genlis devint alors très brillant encore que sa publication de l’Influence des femmes dans la littérature et certaines critiques de la Biographie universelle lui eussent valu nombre d’inimitiés. Sous la Restauration, elle vécut du produit de ses ouvrages joint aune pension du duc d’Orléans et elle mourut à Paris, le 31 décembre 1831, à quatre-vingt-cinq ans. Le mérite de Mme de Genlis comme auteur et spécialement comme penseur[1] est assez médiocre. Cette femme

  1. Le petit La Bruyère ou caractères et mœurs des enfants de ce siècle, suivi d’une seconde partie contenant un Recueil de pensées diverses, par Mme la comtesse de Genlis. Berlin, 1799. Avec cette épigraphe ; « Il ne faut point mettre un ridicule où il n’y en a point ; c’est se