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LA MARQUISE DE SABLÉ

(1598-1678)


Madeleine de Souvré, fille du maréchal de Souvré, gouverneur de Louis XIII, épousa, à l’âge de seize ans, le marquis de Sablé. Pendant la première partie de son existence, elle mena une vie assez aventureuse. Dans ses salons se réunissait l’élite de la société et l’occupation favorite était de faire des maximes. Une pensée était proposée par l’un des habitués, formulée de diverses manières, retouchée, polie, aiguisée et enfin revêtue de sa forme définitive. Les Maximes[1] de Mme de Sablé étaient très goûtées dans ce cercle et il en est souvent question dans les correspondances de ses amis, notamment dans les Lettres de Mme de la Fayette.

« Toute la littérature des maximes et des pensées, dit M. Cousin, est sortie du salon de cette femme aimable, retirée dans le coin d’un couvent, qui, n’ayant plus d’autre plaisir que celui de revenir sur elle-même, sur ce qu’elle avait vu et senti, sut donner ses goûts à sa société dans laquelle se rencontra par hasard un homme de beaucoup d’esprit qui avait en lui l’étoffe d’un grand écrivain. »

On présume, en effet, qu’une bonne partie des Maximes de la Rochefoucauld virent le jour dans le salon de Mme de Sablé.

Mme de Sablé mourut à Port-Royal, en 1678.

La même année, l’abbé d’Ailly publiait les Maximes de

  1. Maximes de Mme la Marquise de Sablé. À Paris, chez Sébastien Mabre Cramoisy. Imprimerie du Roy, rue Saint-Jacques-aux-Cigognes, 1678.