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Page:Carmontelle - Conversations des gens du monde, tome 1.djvu/356

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Mad. de Vertaville.

Il est donc instruit de vos affaires ?

M. de Lorville.

Bon ! il sait tout Peranval ; je ne sais pas comment il fait.

M. de Peranval.

Ma foi, c’est que j’écoute tout ce qu’on me dit ; voilà tout mon savoir.

Mad. de Vertaville.

Je crois, Madame, que vous ne comprenez rien à tous ces propos-là ?

Mad. de Peranval.

Moi ? Je vous assure que je ne peux plus écouter les hommes, quand ils ont l’air de s’entendre entre eux.

Mad. de Vertaville.

Vous pourriez bien avoir raison.

Mad. de Peranval.

C’est qu’ils ont l’air de vouloir mettre de la finesse, avec leur ton enigmatique, & tout cela me fait pitié ; car cela prouve combien un secret leur