Aller au contenu

Page:Carmontelle - Conversations des gens du monde, tome 2.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. de Vaubois.

Je n’en suis pas surpris, Madame ; toute votre amitié m’est connue, & je la chéris comme je le dois ; on ne peut y être plus sensible.

Mad. de Saint-Arli.

Je n’étois pas la seule inquiète.

M. de Vaubois.

Eh bien, moi, je n’ai eu d’autre inquiétude que de voir la tristesse qui étoit peinte sur tous les visages. Je me disois : On croit qu’il faut montrer de l’intérêt aux malades, & l’on se compose un visage triste ; on veut se faire estimer d’eux, & l’on ne pense qu’à soi.

Mad. de Saint-Arli.

Celas est bien vrai ; on leur cache l’espérance que l’on peut avoir de leur guérison, en les en assurant.

M. de Vaubois.

D’autres fois, je croyois qu’on me cachoit quelque évènement arrivé à mes enfans ; voilà ce que j’imaginois.

Mad. de Saint-Arli.

On reconnoît bien là le cœur d’un père.