pressement. Le lendemain matin je reçus un billet de madame de Persival, qui m’invitait à me rendre à midi chez elle. Je pensai que s’étant aperçue de tout ce que j’avais souffert, elle voulait réparer le mal qu’elle m’avait fait la veille, qu’elle n’avait peut-être que voulu m’éprouver : un mouvement de joie s’empara de mon ame, mais la réflexion vint la troubler ; dans son billet elle disait seulement qu’elle avait le plus grand besoin de moi. Je fis un effort sur moi-même, et du ton le plus détaché je lui mandai que j’étais obligé d’aller à Versailles, et que je ne pouvais pas remettre ce voyage. Ce billet ne fut pas parti que je fus au désespoir de l’avoir envoyé, et je me déterminai à me rendre chez elle à l’heure indiquée, mais ce ne fut pas sans me reprocher ma conduite, sans craindre qu’elle ne voulût pas me recevoir ; enfin je voyais tous mes soins et toutes mes espéran-
Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/152
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
LES FEMMES.