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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/209

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CHAPITRE XIX.

règne toujours… Est-il surprenant que je le voie quelquefois dans ce qui m’environne ?… mais pourquoi après tant de maux, de déchiremens, de désespoir après avoir vu renaître le calme, avoir goûté ses douceurs… pourquoi mes feux semblent-ils vouloir se ranimer… Aujourd’hui la solitude m’effraie ; je me crains, je voudrais me fuir… mais que deviendrais-je ? À qui raconter mes maux, et qui pourrait les partager ? — Moi, m’écriai-je sans le vouloir. Qu’ai-je entendu ! dit-elle avec effroi. Puis, revenant à elle : Ah ! tout est illusion autour de moi ! Elle se leva ; je m’éloignai un peu pour éviter d’en être aperçu ; mais elle resta dans le même lieu. Je fus effrayé de mon imprudence ; je parcourus tout le jardin dans mon égarement. Qu’ai-je prétendu faire ? me disais-je ; pourquoi augmenter le trouble de son ame ? Sa sensibilité m’a entraîné malgré moi ; toutes ses douleurs étaient les miennes ;