j’avais trouvé d’abord dans ces songes une sorte de douceur, puisqu’ils présentaient à mon imagination les deux objets qui charmaient mon ame et qui remplissaient mon cœur. Mais, à mon réveil, j’étais tourmenté par la pensée que je manquais à madame de Ricion en m’occupant si vivement de madame de Soulers. Une espèce de remords me poursuivait ; il me semblait que l’honnêteté de mon ame, ma probité, mes promesses enfin à madame de Ricion, voulaient m’avertir de l’espèce d’infidélité que je lui faisais ; mais madame de Soulers paraissait, mes remords, mes tourmens, mes craintes, à l’instant étaient dissipés par le bonheur de la voir, de l’entendre et d’être près d’elle ; toutes mes journées étaient heureuses ; mais rendu à moi-même, je n’avais plus de repos ; mes nuits devenaient cruelles ! Tour à tour ces deux dames me parurent affligées en me
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CHAPITRE XIX.