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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/58

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LES FEMMES.

— Je comprends cela ; il y a quelquefois des momens fâcheux.

— Ah ! désespérans !

— Au moins cela occupe vivement.

— Dites plutôt mortellement.

— Voyons ; votre nouvelle passion sera-t-elle entièrement détruite ?

— Je le voudrais.

— Allons, fort bien ! ce désir vous amène au seul remède qui vous reste, puisque vous voilà sans espoir ; mais examinons de sang-froid si tout est perdu pour vous. Sur quoi pouvez-vous le penser ?

— J’étais hier chez madame de Fontaine lorsque le chevalier de Villenoire entra. Il est fort de mes amis, et j’ignorais qu’il fût son frère. Il s’écria d’abord qu’il me vit : Eh ! ma sœur, que faites-vous donc ici de Saint-Alvire ; il ne peut pas souffrir la musique : il n’en a jamais su une seule note. Quoi ! Monsieur, me dit-elle, en me lançant un