— Par son beau-frère ?
— Rien de plus vrai. Son mari, très-prudent, pour cacher cet enlèvement, a annoncé le départ de sa femme pour la France, en disant qu’elle l’attendait à vingt lieues de Strasbourg, et qu’ils devaient tous les trois aller ensemble à Paris ; et, en effet, peu de jours après il partit ; mais il ne les rejoignit qu’ici : ils furent très-surpris de le voir arriver si promptement. Le comte lui dit que sa belle-sœur avait eu une grande envie de voir la France, et que sachant qu’il s’y opposerait, elle l’avait engagé à l’y accompagner. Le prince assura qu’il était fâché qu’elle ne lui en eût pas montré le désir ; que son projet était d’y venir depuis long-temps, et qu’ils auraient voyagé ensemble. C’était prendre son parti en homme d’esprit, et très-habilement avoir caché les apparences à sa cour. Il ne pouvait pas douter de l’amour de sa femme pour le