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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/117

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CHAPITRE XXIV.

— Moi, capable d’une passion ! je ne vois rien au monde de si ridicule ! Les exemples que j’en ai vus m’ont effrayée pour toute ma vie.

— Vous n’en avez donc jamais connu les douceurs ?

— Non, certainement, et j’en serai toujours à mille lieues ; mon caractère est léger, vif, gai, et je n’en veux jamais changer, et cela, parce que j’ai été confidente d’une grande passion ; voilà ce qui m’a dégoûtée d’aimer et pour toute la vie.

— Allons, madame de Zebelle, dirent toutes les femmes, pour juger cette question nous vous récusons tout d’une voix.

— Je crois, dit le chevalier de la Sillière, qu’il n’en faut plus parler du tout ; laissons là les ardeurs, les fadeurs et les langueurs. Il ne doit pas s’agir ici de rendre les femmes cruelles, par de tristes réflexions, de faire renaître ces