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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/159

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CHAPITRE XXVII.

— Je reconnais ces femmes-là ; j’en ai tant vu qui sont extasiées devant les hommes à la mode ; c’est continuellement l’objet dont elles croient devoir s’occuper. Avez-vous vu le comte hier ? disent-elles. Moi, je l’ai vu ce matin ; il viendra ce soir souper chez moi, venez-y. Tenez, regardez donc le comte ; qu’a dit le comte ? voyez donc la mine du comte ! ah ! oui, le comte est comme cela ! c’est que personne n’est comme le comte ! oui, il est tout ce qu’il veut, et souvent il n’a qu’un air ironique qui le fait craindre de ces femmes qui en font leur idole.

— C’est cela même. Madame de Cressor avait cru que pour être à la mode il fallait avoir ce ton-là vis-à-vis du comte.

— Vous l’a-t-elle dit ?

— Pas absolument, mais à peu près. Je ne pus m’empêcher de lui dire un jour : Eh bien ! Madame, vous ne parlez