Aller au contenu

Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
CHAPITRE XXVIII.

cet évanouissement. Peu à peu elle revint à elle, sans vouloir sortir de sa loge ; mais elle ne dit rien et ne me regarda pas. Il vint d’autres hommes dans cette loge, et moi piqué de ce qu’elle ne me regardait ni ne parlait, je sortis de la loge bien résolu de ne plus penser à elle.

— J’aurais fait comme vous.

— Je crus pourtant devoir passer le lendemain à sa porte pour en savoir des nouvelles, et l’on me dit qu’elle était sortie.

— Ces évanouissemens là ont rarement des suites.

— Je ne m’en occupai plus et je fus plusieurs jours sans la rencontrer nulle part. Un après souper je m’avisai d’aller au bal de l’Opéra tout seul et sans aucun projet. J’y fus accueilli par une femme masquée jusqu’aux dents qui, après plusieurs propos qui ne signifiaient rien, me dit : Entrons dans une loge, j’ai à vous parler.