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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/246

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LES FEMMES

— Si vous n’aimez pas, vous êtes aimé toujours.

— Je serais aimé, moi ; je ne crois pas cela ; je sais trop, qu’avec l’amour le plus violent, on ne peut pas compter sur le cœur des femmes.

— Ah ! le pauvre petit ! Il a l’air tout-à-fait malheureux ! Et lorsqu’une femme est jalouse, en vous croyant attaché à une autre, vous ne vous croyez pas aimé ?

— Je ne connais point de femmes comme cela.

— Voilà pourtant ce que m’a paru madame de Verancour, lorsque je lui ai parlé de vous. Il est vrai que je lui ai fort exagéré tout le bien que j’en pensais.

— Il me paraît que je vous dois beaucoup de remerciement. Et elle vous a paru jalouse, là, réellement ?

— Si bien qu’elle faisait l’impossible pour concentrer la douleur qu’elle en ressentait.