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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/270

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LES FEMMES

on ne peut se prêter à l’idée qu’ils ont été jeunes autrefois, afin de ne voir en eux que l’image ridicule de la tendresse des vieux amans. On rit de voir les prétentions d’une vieille nymphe, toujours exigeante, et les soins, les attentions et les prévenances gauches de son vieux berger. Les femmes d’à présent ont participé aux lumières des hommes. Parfaitement éclairées, elles savent calculer quel doit être le prix de leurs charmes, elles ne les mettent plus en viager ; elles préfèrent les différentes cultures, et par cette savante administration, elles jouissent d’un rapport que la liberté seule de l’exportation pouvait produire.

— Vous leur supposez une philosophie un peu gaie.

— Et c’est la seule qu’elles connaissent. Parlez-leur sérieusement de votre amour, elles vous riront au nez et elles feront mille plaisanteries sur votre