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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/33

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CHAPITRE XXI.

tenté, sans doute, de me dire : Pourquoi vous laissez-vous donc adorer ? Car vous autres hommes, vous croyez toujours qu’une femme a tort de ne pas se rendre à vos préférences, à vos hommages, à vos désirs, et vous ne voyez pas que pour peu qu’une femme soit sensée, elle ne peut voir dans ces preuves d’amour qu’une insulte faite à sa vertu. Je sais bien que l’usage n’est pas de s’en fâcher, mais c’est toujours beaucoup de le souffrir. Vous vouliez du sérieux, mon pauvre marquis, voilà ce qu’il vous attire ; croyez-moi, reprenons un ton plus gai, jouissons de l’amitié que notre liaison a produite, et sans jamais avoir rien à nous reprocher, nous goûterons tous ses charmes ; enfin, soyez bien convaincu que les chaînes de l’amitié sont moins faciles à rompre que celles de l’amour. »

Quand Dinval revit Saint-Alvire, et