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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/46

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LES FEMMES

— Voilà ce que je crois pouvoir espérer en m’adressant à vous.

— Et pourquoi changeriez-vous de dessein ?

— Parce qu’il vous serait impossible de me seconder.

— Je ne vous comprends point.

— Eh bien ! je vais m’expliquer, mais ne m’interrompez point. J’ai assez réfléchi sur les hommes pour connaître l’excès de leur faiblesse, et je pense que l’amour-propre a quelquefois assez d’empire sur leur ame pour leur faire faire ce que l’amour le plus tendre n’en saurait obtenir. Le vidame, sûr de mon cœur, d’un cœur qui le chérit plus qu’il ne le sera jamais par aucune autre femme, veut porter son hommage ailleurs ; c’est donc à cet amour-propre que je voudrais avoir recours pour le ramener à moi. Je voudrais lui inspirer assez de jalousie pour lui faire oublier tout autre objet.