Aller au contenu

Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
LES FEMMES

— Vous savez bien qu’il ne serait pas en ma puissance, mon cœur ne peut jamais changer, il sera toujours entièrement à vous.

— Ou à Saint-Alvire.

— Monsieur de Saint-Alvire a de l’amitié pour moi, nous vivons dans les mêmes sociétés et je l’y trouve avec plaisir.

— Et vous souffrez qu’il vous aime.

— J’aurais de la peine à l’en empêcher. Mais quelle est cette idée ! Quoi ! vous seriez jaloux réellement ?

— J’aurais de quoi l’être si je voulais.

— De Saint-Alvire ?

— Non, Madame, ce n’est pas lui que je crains.

— Que pouvez-vous avoir à redouter ?

— Vos sentimens pour lui, dont je m’aperçois depuis long-temps.

— Vous voudriez me faire croire que