Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 1.djvu/124

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pour moi, vous seul me l’aviez fait concevoir, mon cœur s’y refuse, il n’est plus sensible, j’y perds plus que vous, vous êtes vengé & vous devez l’être ; c’est une satisfaction que je vous dois. Menagez vous, & que votre désespoir ne me fasse pas repentir d’avoir été trop vraie. Adieu.

Il tombe dans un fauteuil.

Elle ne m’aime plus ! avec quelle froideur elle me l’annonce ! elle m’avoit prévenu, & je craignois de lui déchirer le sein ! l’ingratte ! qui a pu me faire perdre son cœur ? mais que dis-je ? non, elle ne m’a jamais aimé. Quelle affreuse pensée ! elle auroit pu me tromper ? Dieux ! quelle horrible situation ! Il s’appuye sur la table, la tête sur ses deux mains. La Comtesse entre, & le voit dans cette situation.

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Scène VI.

La COMTESSE, Le CHEVALIER.
La COMTESSE.

Quoi, Chevalier, vous ! vous avez pu écrire que vous ne m’aimiez plus !