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Sentir percer ton cœur, ame vile, ame ingrate.

Il met la main sur son poignard.
Le SOUFFLEUR.

Mais, Monsieur, ce n’est pas encore là le moment de tuer.

Le SULTAN.

Hé, Monsieur, je le sais bien, mêlez-vous de souffler & laissez-moi faire. Il se redresse.

Voici quelqu’un, je crois. Je ne me trompe pas.
Ah, c’est Alménorade. Ô Dieux ! Qu’elle a d’appas !

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Scène II.

Le SULTAN, ALMÉNORADE, ELMIRE, HASSAN.
ALMÉNORADE.

Je vous cherchois, Seigneur, en ce jour plein de charmes,
Pour vous féliciter sur le sort de vos armes.

Le SULTAN.

Il est pour moi bien doux ; puisque dans le butin,
Pour vos pantoufles, j’ai beaucoup de maroquin :
En voyant à vos pieds cette marque de gloire,
Je goûterai bien mieux le prix de la victoire ;