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Le BAILLI.

Écoutez, voici mon idée. Vous croyez que votre mari va arriver, n’est-ce pas ?

CATHERINE.

Oui, Monsieur le Bailli, j’en suis même toute troublée, quand j’y pense.

Le BAILLI.

Il ne faut point être troublée. Il faut vous en aller chez vous & y demeurer tranquille. Moi, je resterai ici à l’attendre. Je parlerai à Gros-Jean. Sans entendre ce que nous dirons, vous verrez bien la mine qu’il fera. Je puis vous assurer qu’il ne sera pas mécontent.

CATHERINE.

Vous le croyez ?

Le BAILLI.

J’en suis sûr. Il n’aime pas mal l’argent ?

CATHERINE.

Ah, beaucoup, & c’est-là ce qui lui a fait faire son voyage.

Le BAILLI.

Quand je me tournerai du côté de votre maison, vous viendrez nous trouver avec vos deux enfans, vous en cacherez un d’abord, & selon ce que nous dirons, vous montrerez l’autre.