Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Le CHEVALIER.
Pour ma justification, du moins, consentez-vous à en avoir la preuve ?
Mad. DE CLERVAUT.
Je ne le saurois croire.
Le CHEVALIER.
Et quelle opinion vous restera-t-il de moi ? celle d’un mal-honnête homme, d’un imposteur ? Me mépriserez-vous assez, pour vouloir conserver une impression aussi cruelle pour moi ?
Mad. DE CLERVAUT.
Mon mari m’aime ; je n’en saurois douter.
Le CHEVALIER.
Il peut vous avoir aimée ; je le crois comme vous ; mais son amour n’a pas été assez fort pour résister au desir d’être aimé d’une autre.
Mad. DE CLERVAUT.
Mais si cela n’est pas vrai, à quoi pouvez-vous vous attendre ?
Le CHEVALIER.
A mériter votre indignation toute ma vie.
Mad. DE CLERVAUT.
Je vous la promets. Songez-y avant de rien entreprendre.
Le CHEVALIER.
Mais si vous êtes convaincue, vous n’aurez