Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 2.djvu/79

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M. DE MONTFORT.

J’en ai aussi ; & des coqs de Bruière ?…

L’ABBÉ.

Savez-vous que personne ne fait aussi bonne chere que vous ?

M. DE MONTFORT.

Je m’en pique un peu, à vous dire vrai. Que diable il faut bien vivre, l’argent n’est fait que pour s’en servir. J’attends une truite du Lac de Genève, dont je veux que vous mangiez aussi.

L’ABBÉ.

Je les connois. Diable ! c’est admirable !

M. DE MONTFORT.

Je suis bien fâché qu’elle ne soit pas arrivée.

L’ABBÉ.

Oh ; mais il ne faut pas tout manger le même jour.

M. DE MONTFORT.

N’en dites rien à mon frere.

L’ABBÉ.

Je n’ai garde ; personne n’en pourroit avoir ; il faut avouer que c’est un furieux mangeur.

M. DE MONTFORT.

Mais vous ne lui cédez guères, vous, l’Abbé.