Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Le COMÉDIEN.
Je vous demande pardon, Monsieur, il y a plus d’un mois que nous l’avons vue.
Le CHEVALIER, regardant l’Abbé.
Comment, vous l’avez vue ?
Le COMÉDIEN.
Oui ; Monsieur l’Abbé nous est tous venu prier séparément d’en faire une lecture ; nous en avions entendu parler, & à dire vrai… Enfin nous avons eu un ordre, qu’il a obtenu, pour qu’elle soit lue, & elle l’a été huit jours après.
Le CHEVALIER.
Hé bien ! c’est un prodige, à ce qu’on dit, un chef-d’œuvre de génie ?
Le COMÉDIEN.
Monsieur, je craignois de rencontrer Monsieur l’Abbé.
L’ABBÉ.
Bon, elle a été mal lue.
Le COMÉDIEN.
Non, Monsieur ; il est vrai que dans le commencement l’on n’écoutoit pas trop ; mais il y a des choses si peu attendues, si hors de vraisemblance, que l’attention s’est réveillée.