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Scène II.

Le COMTE, Le CHEVALIER.
Le CHEVALIER.

Je ne vois pas où est la plaisanterie, de vouloir absolument me faire connoître une femme malgré moi.

Le COMTE.

Effectivement, je te conseille fort de te plaindre. La Marquise est une femme charmante. Tu en as entendu parler comme cela du moins.

Le CHEVALIER.

C’est précisément parce qu’on dit qu’elle est charmante, que je ne veux pas la voir.

Le COMTE.

Songes donc qu’elle joint à la figure la plus délicieuse, une grâce dont on n’a point d’idée ; un son de voix qui pénétre l’âme, la ravit, l’enchante ; dès le premier moment, on est avec elle comme si on l’avoit toujours connue, elle a tous les tons, elle inspire la confiance, enfin, il n’y a point de femme com-