Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le CHEVALIER, troublé.

Je pensois…

La MARQUISE.

Cette idée vous épouvante ?

Le CHEVALIER.

Non, Madame. (A part.) Elle devine tout ce que je pense.

La MARQUISE.

Venez donc ici ; écoutez. Dans la situation où vous me paroissez, vous devez aimer beaucoup la campagne.

Le CHEVALIER.

Oui, Madame, je compte même y retourner incessamment.

La MARQUISE.

Vous avez raison ; ce n’est que là, où l’on vit réellement ensemble, où l’on cause, où l’on se connoît, & s’il y a de vraies liaisons, je crois que c’est à la campagne qu’elles se sont formées, n’est-ce pas là ce que vous avez éprouvé comme moi ?

Le CHEVALIER.

Oui, Madame, les liaisons de Paris sont légeres, parce qu’elles se forment dans un souper, une partie de spectacle, de jeu.