Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/113

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ce parti là. J’ai eu une affaire avec un homme que l’ai dangereusement blessé : comme il se porte mieux, tout est fini. Dans le premier moment j’ai craint qu’il ne mourût, & j’ai voulu me mettre en sûreté. J’ai un frere qui se nomme le Président de Rouvigni, qui est bossu & borgne, & qui voyage en Italie ; j’ai pris le parti de prendre son nom & sa tournure, & de venir ici. Tu sais que Lyon rassemble la meilleure compagnie ; j’y ai mené la vie la plus agréable depuis que j’y suis, & sans la moindre inquiétude.

M. De PIRMONT.

Mais puisque ton affaire est arrangée, pourquoi ne pas reprendre ta forme ordinaire, & ne pas retourner à Paris ?

Le PRÉSIDENT.

Tu ne croiras pas que fait comme me voilà, j’ai fait deux conquêtes ici.

M. De PIRMONT.

Bon !

Le PRÉSIDENT.

Mais de tout ce qu’il y a de mieux. Ce sont deux veuves fort riches.

M. De PIRMONT.

Que tu trompes peut-être ?