Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aime beaucoup pour venir ici, aujourd’hui.

Le PRÉSIDENT.

Quand ce ne seroit que pour me charmer de nouveau par cette assurance…

Mad. De SAINT-CLAIR, s’assoyant.

Sans votre souper, je ne serois pas sortie, Président ; mais je vous avoue que j’ai tout espéré du plaisir de me trouver chez vous.

Le PRÉSIDENT.

Vous me comblez de joie ! Et je ne sai pas de quoi vous pouvez vous plaindre, car en honneur vous n’avez jamais été si belle : vos yeux…

Mad. De SAINT-CLAIR.

Ne les regardez pas, Président.

Le PRÉSIDENT.

Que je me refuse au plaisir d’y lire mon bonheur : ah ! je ne me traiterai jamais avec tant de cruauté.

Mad. De SAINT-CLAIR.

Il semble que vous m’aimiez réellement ?

Le PRÉSIDENT.

Comment réellement ? Qui pourroit vous en faire douter un instant ? vous m’allarmez !

Mad. De SAINT-CLAIR.

Je ne sai, je crains que vous ne vous trompiez