Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/152

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M. Le ROND.

Bon ! tenez, voilà ce que je veux vous dire. Du vivant de la défunte, elle s’assoyoit toujours où vous êtes, toutes les après-dînés ; je l’aimois beaucoup ; je ne me suis jamais gêné avec elle ; je vous demande la même chose.

Mlle De L’ÉPINE.

Quoi donc ?

M. Le ROND.

Que vous m’accordiez les libertés du mariage.

Mlle De L’ÉPINE.

Mais, Monsieur, y pensez-vous ? Où mon oncle m’a-t-il amenée ! (Elle veut se lever.)

M. Le ROND.

Un moment donc ; quand vous me connoîtrez, vous ne vous fâcherez plus comme cela.

Mlle De L’ÉPINE.

Je me fâcherai toujours.

M. Le ROND.

En vérité, je vous croyois plus raisonnable.

Mlle De L’ÉPINE.

Monsieur, vous ne savez pas à qui vous avez affaire.

M. Le ROND.

Mais écoutez-moi ; votre vertu s’effarouche là de rien.